C’est reparti

 

pour un tour d’arène !

 

Le Conseil constitutionnel a répondu à la question prioritaire de constitutionnalité posée par les associations Droit des animaux et Crac Europe à propos de la corrida. Ce matin. Et la réponse a été « Non, non, la corrida n’est pas anticonstitutionnelle… » On n’était pas naïfs au point de croire que les « Sages » iraient jusqu’à priver les aficionados de leur joujou. Donc, lorsque la nouvelle est tombée, on n’a pas vraiment été surpris (enfin, on espérait un peu, quand même…). Dans son infinie sagesse, le CC a sans doute considéré que la corrida, c’était peut-être un peu méchant, mais que ça occupait du monde et que, si on l’enlevait, on n’avait rien pour la remplacer, et patati et patata.

 

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                                                   La corrida, une tradition française…

 

Les taureaux et les chevaux en ont repris pour quelques années. Il va falloir encore descendre dans la rue avec les banderoles. Ressortir les tee-shirts. Les tracts. La bonne nouvelle, c’est qu’on ne va pas être obligés de jeter ! Tout le matos va servir. Parce qu’il n’est pas question de le laisser moisir. Pas plus qu’il n’est question de laisser faire sans protester…

Qu’ils savourent bien leur petite victoire, les pros ! On n’arrête pas le cours de l’histoire. Et même si l’histoire, en ces temps de régression généralisée, marque un peu le pas, elle continuera sa marche, quoi qu’il arrive. Ce sera dans un mois, dans dix ans ou dans un siècle, mais un jour l’humanité se réveillera et se dira qu’elle a été bien moche, jadis, quand elle regardait agoniser les taureaux. Et s’il n’y avait que les taureaux…

Pour la corrida, c’est le début de la fin, contrairement à ce que voudraient nous faire croire des tas de gens soucieux de garder intactes nos chères traditions…

Quand on prononce le mot « tradition », j’ai envie de faire pipi dessus.

 

 

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                                       ? et qui –hélas !– le restera encore… quelque temps.

                                                       Photos Jérôme Lescure Minotaure Films.

 

J’ai entendu ce matin, sur France Inter, Simon Casas, le célébrissime directeur des arènes de Nîmes, qui se faisait un brin cynique. En gros, ça donnait ça : « On attendait que les antis déposent un recours auprès du Conseil constitutionnel, on savait qu’ils le feraient, que ça ne marcherait pas et que ça n’aurait pour résultat que de consolider le statut de la tauromachie. On devrait les remercier… » Il bluffe.

Soyons positifs : tout cela a le mérite de relancer encore le débat. Ouais, Simon, gros malin, on était à peu près sûrs que ça ne marcherait pas. Parce que les Sages sont du même métal que les politiques, dont ils sont issus. Pas vraiment des anticonformistes, pas vraiment des révolutionnaires, pas vraiment des novateurs. On les a tous vus à l’?uvre avec l’affaire Charlie Hebdo et « Intouchables 2 ». Vous imaginez le bordel que ça aurait mis si, du jour au lendemain, les arènes de France et de Navarre avaient été interdites de massacres ? Copains de Valls pas contents. Copains de Fillon pas contents… Copains de copains de copains pas contents du tout.

Les antis, eux, c’est pas pareil, on s’en fiche qu’ils ne soient pas contents, on a l’habitude, et puis ils n’ont que le huitième de l’Assemblée nationale pour les soutenir, et puis ils ne comprennent rien à la beauté, au mythe, à l’art, à la vie, à la mort. Ce ne sont pas des esthètes, justes des béotiens, des incultes, des mal dégrossis (et… des sortes de « talibans », d’après l’acteur Philipe Caubère !). Si ça se trouve, ils ne savent même pas écrire « anticonstitutionnellement ». Ils ne comprennent rien à la grandeur qui ressort du merveilleux spectacle de l’homme couillu martyrisant la bête tout en esquissant quelques gracieux pas de danse !

Y a pas à dire, on n’est pas du même monde…

Alors on ne change rien. Ils gardent leurs banderilles, on garde nos pancartes. Et on verra bien, à la sortie, de quel bois est faite l’humanité.

                                                                                                                            Joselita B.