Frost, victime innocente des méchants

Marine et Mathieu vivaient dans un petit village du Sud-Ouest avec leur fils Titouan, leur chien Frost et leur chat Darwin. Bipèdes et quadrupèdes pour une même famille. Bonheur et bienveillance.

Or le 10 mai, un événement inattendu a mis à terre toute cette belle harmonie. Lors d’une promenade, Frost a ingurgité un produit qui a causé sa mort quelques heures plus tard, provoquant chagrin et incompréhension.

Le poison avait été déposé par pure malveillance, même s’il est probable qu’il n’était destiné à personne en particulier.

Lisez l’histoire écrite par Marine dans le corps de la pétition. Lisez attentivement. C’est dans ce monde-là que nous vivons : les gens de bien côtoient les brutes et les imbéciles. Souvent ce sont les deux derniers qui gagnent.

La seule façon d’aider la famille à surmonter sa peine, et aussi la seule façon de contribuer à ce que ce genre de délit majeur soit sanctionné, c’est de signer massivement la pétition et la diffuser tout aussi massivement…

Ci-dessous le point de vue de Gérard Charollois, président de la Convention Vie et Nature

Le poignant récit relatant l’empoisonnement d’un chien par un « exploitant agricole » illustre ce que nous ne cessons pas de dénoncer.

La Seine-Saint-Denis n’a pas le monopole des zones de non-droit où quelques voyous mafieux font leur loi.

Les campagnes sont victimes d’arriérés maltraitant l’animal et la nature par habitude, par acculturation, par sottise primaire.

Des agro-cynégétiques ne respectent pas la vie.

Ils empoisonnent, fusillent, piègent, arrachent les haies, déboisent, assèchent les mares, recalibrent au tractopelle les ruisseaux, détruisent systématiquement le vivant, faisant de cette terre une désolation.

Mais il ne faut pas le dire : ce n’est pas politiquement correct.

Disons-le, haut, fort et clair : un tueur n’est qu’un salaud méprisable !

Gérard CHAROLLOIS

Objet : empoisonnement animal de compagnie/agriculture/détérioration environnementale

Corps du message :
Je me nomme Marine, je vis dans un joli village du Sud-Ouest appelé Saint-Pée-sur-Nivelle. Nous vivons entourés de champs et de bois, ce qui a été une véritable chance pour notre équilibre à cinq en ces temps de confinement.
Présentons-nous, Mathieu, le père ; Titouan, notre petit garçon de 3 ans ; Darwin, félin au mauvais caractère recueilli il y a 12 ans, et Frost, notre beauceron adopté il y a un an à l’âge d’un an. Notre famille était ainsi au complet, avec ce sentiment de plénitude incroyable.
Jusqu’à ce dimanche 10 mai, sous des trombes d’eau nous nous faisons violence pour mettre au moins une fois le nez dehors en cette fin de journée pluvieuse, nous restons, confinement oblige, devant le chemin de la maison et faisons 200 mètres à peine à courir sous les gouttes. Là, l’ogre sur pattes qu’est notre chien, accueilli affamé dans notre foyer, a jeté son dévolu sur « ce quelque chose » à l’entrée du champ, à 4 mètres de nous, de l’autre côté du chemin. Fervent adepte des crottes de brebis jonchant le sol tout autour de notre domicile, nous n’avons pas davantage prêté attention à cet écart alimentaire de plus, réprimandant sa gourmandise légendaire, comme souvent.
La soirée se passe, la famille se couche jusqu’à ces terribles bruits, à 23 heures, ces coups brutaux, soudains, violents, irréguliers. Inquiets nous descendons de l’étage et retrouvons notre chien, notre morceau de famille, haletant, bavant, les yeux exorbités, les muscles tétanisés, apeuré, souffrant… Nous lui ouvrons la porte vers l’extérieur, il est brûlant, il sort, titube, se met de lui-même devant le coffre de la voiture. Urgences prévenues, Mathieu se met dans les 5 minutes en route pour les urgences vétérinaires, emmenant notre chien agonisant dans le coffre et suppliant par téléphone la vétérinaire de garde d’arriver rapidement.
A son arrivée valium, morphine, diurétique, rien n’y fait, son état ne se stabilise pas. Sa tête est glacée pour tenter de faire diminuer cette température qui n’en peut plus de monter. Mathieu est effrayé, de garde à la maison j’attends les nouvelles données de manière sporadique et je creuse une tranchée dans la maison à force d’allers et retours compulsifs. Le verdict tombe alors, il a été empoisonné, il est jeune et costaud et puis c’est notre chien, le NOTRE alors on y croit, la fièvre est à 42, ça baisse, on y croit ; côté cardiaque il est fort, on y croit…
Il ne faut juste pas que ce soit de la Metaldehyde, on espère, on y croit. Il parvient enfin à s’apaiser plus de 3 heures après, les doses médicamenteuses revues à la hausse le lui permettant. Mathieu rentre, nous pleurons, sidérés jusqu’au petit matin. Nous raccrochant à ce « s’il tient la nuit, il a des chances… », il va tenir, je l’ai vu dans ses yeux…et puis il y a trop d’amour chez nous…
L’assistante prenant le relais à 8 heures, j’étais à 8 h 15 devant la clinique pour voir notre chien, mon Frost et le glas sonne… Frost s’est éteint au petit matin, il a fait un arrêt respiratoire. Je m’effondre littéralement devant la clinique, j’appelle Mathieu, dévasté à son tour. Incapables de gérer la douleur de perdre un membre de notre famille de la sorte.
Arrêt sur la route du retour vers ce fameux champ où Frost avait dégusté ce « quelque chose » dans cette anodine balade de fin de journée.
Je m’avance vers l’entrée de ce champ et mes yeux sont stupéfaits devant autant de bleu, ces petits paquets bien posés, chacun espacés d’un mètre, tout le long de la haie, dans l’herbe jouxtant ce champ fraichement labouré. Je poursuis, sidérée, et constate que sur 20 mètres, de chaque côté de l’entrée du champ, il y a ces petits paquets de granules bleus, savamment disposés et puis le verdict tombe lorsque mon regard se porte sur ce sac plastique de 15 kg négligemment jeté dans la haie naturelle de la parcelle : molluscicide Warior QDX… Il n’avait aucune chance notre guerrier… EUH401 : respecter les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement, quels dégâts en outre sur notre Terre !
Après avoir déposé plainte à la gendarmerie, je suis surprise d’entendre par les gendarmes venus constater les faits sur place à ma demande pour constituer un dossier qu’« en même temps il est chez lui, il fait bien ce qu’il veut ». Ce premier jour de déconfinement dans un bain de bêtises humaines nous frappe en plein cœur. La plainte est déposée, transférée au parquet mais je n’y crois pas. Onze grammes suffisaient à tuer notre chien et il s’agissait là de poignées entières déposées sur 20 mètres. Je ne PEUX pas croire que cela soit autorisé, je ne VEUX pas le croire. Ici, à l’entrée du champ, à un pas de la bordure de la route où chaque jour de nombreux riverains se promènent avec chiens et enfants, avec ces bois autour abritant des animaux sauvages, avec ces terrains d’agriculture. Rien n’indique et ne matérialise la privatisation de ce champ, son danger, notre chien a péri et nous sommes aujourd’hui anéantis.
Je suis patiente, opiniâtre et sans nul doute un peu justicière, je prêterais volontiers mon temps à participer à cette mouvance de faire changer les choses sur la Terre de nos Enfants. Nous ne lâcherons pas, les faits sont trop graves. Alors face à cette baie vitrée et les empreintes de groin ternis de notre Frost, avec cette trace de patte sur le pantalon et les poils disposés autour de ce tapis effroyablement vide : je demande à travers ce récit exposé toute l’aide nécessaire pour faire entendre nos voix, protéger nos vies. Il faut que cette histoire, la nôtre, la fin tragique de notre compagnon, soit entendue, criée, placardée, défendue, protégée, refusée…Nous avons besoin de votre aide dans notre souffrance, j’espère trouver auprès de vous un relais de plus pour faire entendre ce drame et que l’Individu qui a volé un morceau de notre vie soit reconnu responsable face à cet acte de cruauté sans nom.
#pourFrost #plusjamaisça

Marine, Mathieu & Titouan

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