L’opération ne s’est pas passée exactement comme on l’aurait souhaité, mais elle s’est passée, et on en a retiré plutôt de bonnes choses…

LG Flyer Père NoëlL’action de rue « Animaux : le Père Noël aux abonnés absents » s’est déroulée comme prévu samedi après-midi, le 13 décembre, sauf que nous avons dû revoir nos ambitions à la baisse. Visiblement, la municipalité de Clermont-Ferrand ne tient absolument pas à nous concéder le moindre lopin pour y installer une table, ne serait-ce que pour quelques heures. Pourtant la place de Jaude est vaste… Surtout depuis les magnifiques aménagements qui l’ont transformée en une agora à la grecque où les citoyens peuvent discourir avec, en bruit de fond, le charmant gargouillis des fontaines.

Nous avons donc voyagé léger. Des panneaux et des tracts, c’est tout (dont la magnifique Lettre au Père Noël  – ci-contre –mise en page par Amandine). Pendant que les uns tenaient devant eux les panneaux, les autres distribuaient. Efficace, mais chiant. Ou le contraire.

Anne et Catherine sont vraiment douées pour le tractage, elles savent attirer l’attention du chaland, et profiter de sa disponibilité pour tailler une petite bavette, expliquer nos combats, nos buts, etc. Moi, j’ai pas le style. je m’efforce de sourire aux gens, même si je n’en ai pas très envie, et je leur tends le bout de papier comme si je leur mettais un flingue sur la tempe. Certains prennent, d’autres refusent. J’ai envie de les engueuler, mais je me fais violence, je la ferme et passe au suivant.

On était entre douze et quinze, selon les moments. Ce jour-là, fuite d’eau, soucis divers, animaux malades : plusieurs des personnes qui s’étaient engagées à venir ne nous ont rejoints que plus tard, mais ce n’était pas grave. Nous sommes restés quelque temps place de Jaude, en pure perte. L’endroit n’était pas propice. Du coup nous avons filé devant la cathédrale, en haut de la rue des Gras. La Griffe et son barrage de panneaux, pour certains un peu trash, dont celui de L214 sur le gavage… On était inévitables. Passage obligé avant le marché de Noël. Dans la mesure où on n’a pas d’emprise au sol, on est dans les clous. La loi est respectée. Les chalands gravissent la petite rue qui les conduit en plein devant l’entrée du chef-d’œuvre de Viollet-le-Duc, et qu’est-ce qu’ils voient ? Griffeuses et griffeurs en ligne arborant quelques images qui ont de quoi choquer… Et ça marche ! Pas pour tout le monde, non. Mais plusieurs personnes se sont émues de ce spectacle pas vraiment de circonstance (on était à deux pas du marché de Noël !).

Nos potes chiens étaient là...

Nos potes chiens étaient là…

Et puis on a eu la visite de nos potes chiens. A un moment, ils étaient une dizaine, se reniflant, se congratulant façon caniche, se bisounant, se léchouillant, un paquet de chiens gentils, contents, pas stressés du tout, tous des rescapés… Comme notre Nina et notre Snoopy, trouvés il y a environ deux mois vers Pontaumur, qui ont été lâchement abandonnés par des gens que nous avons localisés, et pour qui nous cherchons des maîtres aussi sympa que ces deux chiens le sont. Sauf qu’on voudrait bien ne pas les séparer. Ou le grand Jean, plante de refuge, qui aurait bien pu ne pas survivre à un passage (trop) prolongé derrière les barreaux… Il était promis à la piqûre… Ils nous ont mis un joyeux bazar, mais c’était vivant, sympathique, ça créait l’animation.

On s’est dit qu’il faudrait qu’on fasse ça plus souvent, mais quand même, rester deux heures immobile avec un panneau devant soi, ça n’a rien d’exaltant. Faut-il que l’envie de faire passer le message soit forte ! On ne rendra jamais assez hommage à celles et à ceux qui donnent ainsi d’eux-mêmes pour des causes pas toujours évidentes. La défense des animaux reste encore marginale, même si, peu à peu, leur souffrance n’est plus forcément objet de dérision ou de déni. Et samedi, en plus, le ciel était avec nous : il a fait moins froid que les jours précédents, et il n’a pas plu ! Vivement la prochaine fois !

La Griffure