Clermont-Ferrand, le 7 janvier, 15 h 20
 
Nous sommes atterrés… Le journal Charlie Hebdo est particulièrement cher à La Griffe, parce que c’est le seul qui ose parler de la condition animale. Parce que, depuis de nombreuses années, Luce Lapin, par le biais de sa rubrique Les Puces, défend cette cause jugée indéfendable. Parce que tous ceux qui ne s’exprimeront plus – Charb, Tignous, Wolinski, Cabu – contre la corrida, et contre d’autres exactions jugées par eux insupportables, ont mis leur humour ravageur, leur immense talent au service de davantage d’humanité.
Nous ne connaissons pas encore le nombre exact des victimes, ni leur nom, sauf ceux des quatre ci-dessus cités.
Nous sommes anéantis par la colère, le chagrin ! Ce soir, je vais trouver Charlie Hebdo dans ma boîte aux lettres. Ce Charlie-là sera le dernier de sa génération.
C’est la fin de quelque chose, une fin terrible, décidée par des malades, des assassins ignobles…
Que va-t-il se passer maintenant ? Qui sera aussi iconoclaste qu’eux ? Qui nous fera rire et réfléchir en même temps ? Quelques fous de Dieu, quelques allumés graves, quelques monstres arriveront-ils enfin à faire taire les autres Charb, les autres Cabu, les autres Wolinski, les autres Tignous (en admettant qu’il y en ait d’autres…) ?
La lutte pour la reconnaissance des animaux n’est pas une lutte isolée. Elle s’inscrit aussi dans le combat contre l’arriération, la sauvagerie, le meurtre.
Cela, Charlie Hebdo et ceux qui le faisaient l’avaient compris !
Toutes nos pensées les plus solidaires, les plus sombres, les plus peinées, vont à celles et ceux qui restent là, hébétés, devant le carnage… Les familles, les collègues, les amis.
Et à Luce ! Courage, Luciole…

L’équipe de La Griffe