L’assemblée générale de La Griffe, qui n’avait pu avoir lieu en 2021 à cause de l’épidémie de Covid-19, s’est déroulée le 16 avril dernier, dans la grande salle du centre municipal Camille-et-Edmond-Leclanché. On y a passé en revue les deux années écoulées, 2020 et 2021, en présence d’une vingtaine de personnes. Trente-quatre adhérents avaient envoyé une procuration.

Ci-dessous, nous vous présentons le compte rendu de la réunion, qui s’est déroulée en présence de Laëtitia Ben Sadok, conseillère municipale de Clermont-Ferrand déléguée à la condition animale, ainsi que les bilans d’activités.

Qui remercier ?

D’abord toutes celles, tous ceux qui nous ont aidés à traverser ces deux années pas si évidentes,

Et puis les piliers de cette association, en premier lieu Marie-Claire sans qui nombre de chats seraient morts au bout d’une vie horrible, sans qui des milliers de chatons seraient nés pour connaître une existence et une fin tout aussi horribles. Merci à Christiane et à Guy qui ont recueilli plusieurs de nos chats, et qui nous aident à en héberger temporairement.

Merci à nos logeurs, nos accueillants, Michèle, Corinne, Annie, Alain, Yamina, Emmanuel, Cathy…

Merci aux vétérinaires qui mettent leur savoir-faire, leur disponibilité et leur compréhension à notre disposition, le Dr Canonville du PSC et ses collègues ; le Dr Planton, de Montel-de-Gelat…

Merci à la COREP et à son aide pour les photocopies, les tracts…

Merci à Santa Sangre 9 rue Massillon et Chrono Drive

Merci à La Ville de Clermont qui nous prête cette salle.

Sur qui compter ?

Nous avons donc eu deux années sans AG. Pour raison de Covid.

Mais deux années qui n’ont pas été perdues pour autant.

Vous découvrirez lors du bilan d’activités la liste des actions réalisées.

Aucune manifestation publique n’a pu avoir lieu. Nous n’avons pas renoncé mais, de plus en plus, il nous faudra être présents sur Internet.

Philippe nous y aidera.

Pour l’heure nous disposons de la lettre d’info, dont la fréquence n’est pas régulière. Nous essayons de faire au mieux, sachant qu’il y a eu des périodes où le temps manquait pour des raisons diverses.

Nous avons sollicité les réseaux sociaux avec Facebook, mais c’est insuffisant.

Pour tout cela nous allons devoir définir une stratégie.

D’ores et déjà, le bilan qu’on peut tirer n’est pas très encourageant.

C’est vrai, on parle de plus en plus de la cause des animaux.

Elle affleure dans l’opinion, dans les médias, dans la vie politique aussi.

On en parle. Mais rien n’est fait.

Il y a bien eu cette loi « contre la maltraitance animale » qui s’est avérée être non seulement insuffisante, mais d’un effet quasi nul puisqu’elle n’a fait qu’enfoncer des portes déjà ouvertes.

Nous ne devons compter que sur nous-mêmes.

C’est pourquoi il nous faudra à l’avenir faire preuve de davantage encore de rigueur dans notre fonctionnement.

Il faut laisser l’amateurisme de côté. Nous devons savoir exactement où nous allons. Savoir ce qu’il nous est possible de faire. Connaître le droit animalier entre autres. On ne peut pas faire n’importe quoi.

Par manque de temps, de moyens humains, nous n’avons pas pu interpeller comme nous aurions dû le faire les politiques, y compris les territoriaux.

C’est une chose que nous allons devoir remettre à l’ordre du jour.

Dénoncer, toujours

Oui on parle beaucoup de cause animale, les associations fleurissent. Pour ma part j’en découvre sans cesse de nouvelles.

Parmi nos projets, nous avons celui de proposer à toutes ces associations de fédérer nos forces. Nous avons déjà essayé il y a quelques années sans grand succès. Il n’est pas question de faire preuve d’impérialisme associatif, mais seulement de tenter sur des actions ponctuelles, des projets particuliers, de créer un front commun qui nous rendrait plus audibles, donc plus forts.

Au point où nous en sommes actuellement, nous n’avons ni les uns ni les autres aucune efficacité, à part celle dans laquelle on nous cantonne : aller récupérer un chien abandonné, un chat blessé, aller nous échiner à capturer des chats pour les faire stériliser et ce faisant leur éviter la fourrière. Le sale boulot. Nous n’avons pas le choix. Nous savons très bien que la plupart des animaux qui n’ont pas la chance d’être aux normes finissent au bout d’une seringue. Nous voulons éviter cela.

Certaines associations proches de l’institution ne trouvent pas à redire à cet état de fait et même y participent.

Nous, nous refusons catégoriquement les mises à mort sans autre motif que celui qui consiste dans la non-conformité des animaux à ce que l’on attend d’eux.

L’intérêt d’être une association c’est que, dans les limites que nous impose la loi, nous n’avons aucun compromis à faire. Nous pouvons dénoncer sans prendre de précaution ce qui nous choque. C’est de cette façon que nous serons crédibles.

Là, au point où nous en sommes, nous devons pousser les décideurs dans leurs derniers retranchements. Dénoncer, dénoncer et encore dénoncer.

Nos animaux

La Griffe est concernée par toutes les souffrances de tous les animaux, mais il se trouve que nous avons davantage affaire aux animaux dits « de compagnie », aux animaux compagnons, à ceux qui nous aident à vivre et que l’on aide à vivre, qui sont totalement dépendants de nous, ce qui donne lieu à des situations atroces parfois.

Qui s’en soucie ? Personne apparemment.

C’est là que je voudrais évoquer l’autre aspect de la question : l’aspect concret.

La Griffe est actuellement l’heureuse détentrice de plus d’une centaine de chats, d’une vingtaine de lapins, de quelques chiens, et d’autres individus de plus ou moins d’intérêt sur le marché du vivant, dont deux chèvres et quelques volatiles.

Ils mangent tous les jours, ils sont parfois malades et nous font tourner en bourrique assez fréquemment.

D’autant qu’ils sont répartis chez un nombre relativement restreint de personnes.

Qui veut aujourd’hui s’emmerder avec des chiens mordeurs ou grognons, des chats pisseurs, des chèvres facétieuses et têtues ? Des vieux, pelés, sympas, certes, mais qui ont des manies furieusement chiantes. Ne soyons pas hypocrites ! Pour tolérer tout cela, il faut une motivation à l’épreuve de tous les chocs. C’est pourtant ce que nous demandons aux quelques saints qui ont choisi de se bousiller la vie à cause de ces bestioles qui n’auraient aucune chance ailleurs. Les bêtes, elles au moins, nous en sont reconnaissantes.

Qui veut nous rejoindre ?

Et pourquoi faisons-nous cela ? Parce qu’à nos yeux tout le monde mérite de vivre. L’innocence parfaite de tous ces êtres sans la moindre défense est pour nous le garant qu’ils doivent vivre. Que nous n’avons pas le droit de les laisser tomber ! Combien sommes-nous aujourd’hui à raisonner de la sorte ?

Nous entendons parler des conditions déplorables des élevages, de la monstruosité des abattoirs, de l’ignominie des cirques qui conservent des grands animaux issus d’espèces sauvages dans des cages… Que sais-je encore ? L’humanité ne sait faire que cela avec les bêtes : les chasser, les tuer, les réduire en esclavage. Oh bien sûr, au niveau individuel, existe quelquefois l’empathie, la tendresse, même. Mais d’une manière générale, comme l’écrivait Charles Patterson : chaque jour, pour les animaux, c’est un éternel Treblinka.

Et encore, nous sommes en France, Alléluia ! Dans la plupart des pays du monde, c’est encore bien pire.

Intervenir… ou pas ?

Mais nous ne voulons pas abdiquer, parce que pour ma part, et je sais que pour vous qui êtes là, c’est pareil, je refuse de vivre dans une société où la règle du respect de l’innocence et de la vulnérabilité n’est pas respectée. Je refuse.

C’est grâce à vous, grâce à vous qui nous aidez, avec vos moyens, que nous pouvons soigner et nourrir nos animaux chaque jour. Et que nous faisons d’autres choses encore. Mais chaque jour, nous nous demandons combien de temps nous pourrons continuer !

Chaque jour encore, nous recevons des messages, des appels à l’aide. Des chats errants par-ci, des animaux blessés par là… Un chien que l’on frappe. Des bovins oubliés dans un champ qui n’est plus qu’une étendue boueuse en plein hiver. Un chat dont on ne veut plus. Un chien que l’on a décidé de faire euthanasier si nous ne le prenons pas.

Chaque jour ! C’est un cauchemar. Parfois, nous pouvons intervenir. Parfois nous ne pouvons pas.

Nous aidons des précaires à financer les soins de leurs animaux lorsqu’ils ne le peuvent pas. Cela finit par coûter très cher. En gros, nous tenons le rôle de dispensaire alors que nous n’en avons pas les moyens et que d’autres associations plus riches que nous pourraient le faire mais ne le font pas.

Et que fait-on lorsque, grâce à des individus rares, têtus, tenaces, volontaires et bourrés d’empathie, comme Marie-Claire, on trouve, dans une colonie de chats à laquelle un peu inconsidérément on s’est attaqués pour pouvoir en stopper la reproduction, on trouve des animaux tellement cabossés qu’il est impensable de les remettre sur le terrain une fois stérilisés. On fait quoi ? Ben on les garde !

Nous n’avons pas de lieu dédié, pas de refuge. On improvise à chaque fois ! Cela n’est pas juste !

Qu’est-ce qu’on va faire, demain, après-demain ? Que vont devenir ceux dont l’on s’occupe lorsqu’on ne pourra plus ? Si personne ne vient nous aider nous courons au désastre.

Alors voilà : nous avons besoin de fonds, de fric, de fraîche, de pèze, autrement dit de moyens financiers…

Nous avons besoin de bras, de mains, pour distribuer des tracts, dans les boîtes aux lettres, à l’entrée des spectacles, sur les marchés…

Nous avons besoin de quelqu’un qui aurait de solides notions d’infographie, et de toutes sortes de choses encore.

Nous avons besoin de vos imaginations. De vos talents. Nous vous demandons d’imaginer ce que nous pourrions faire pour attirer l’attention sur la détresse des bêtes. De nous le faire savoir.

Nous devons compter sur vous. La route est encore longue, mais nous ne devons pas la faire seuls.

Nous comptons sur vous, sur votre gentillesse, que vous nous avez témoignée maintes fois. Nous comptons sur votre détermination, sur votre indignation. Nous comptons sur votre aide, quelle que soit la façon dont elle pourra s’exprimer.

Et de tout notre cœur, nous vous disons MERCI !

Mais encore…

  • A lire : « Dans l’enfer du trafic animal », de Brigitte Piquetpellorce, éditions Christine Bonneton.

Nous cherchons des adoptants pour Plume (4 ans) et Chaton (son fils, 2 ans) de préférence à la campagne ou bien dans un lieu muni d’un jardin.

  • Nous avons reparlé de l’histoire douloureuse de Mila disparue 7 mai 2021 (la veille avait eu lieu une audience en appel).

  • Nous avons un problème avec un chien, Narko, à l’origine adopté par un couple de sans-abri. Il nous faut trouver une solution pour ce chien qui s’avère « difficile ».
  • Gasoil, autre chien de sans-abri, a mordu un policier municipal de Clermont-Ferrand le 5 mars 21. La Griffe a fait des pieds et des mains pour récupérer Gasoil, qui avait été mis en fourrière, et qui, à l’issue d’une évaluation comportementale, a été déclaré non dangereux. Gasoil est resté plusieurs mois en pension dans un refuge, jusqu’à ce que son maître ait été en mesure de le récupérer. C’est La Griffe qui a assumé tous les frais afférents à cette histoire (nous avions également payé la pension de Gasoil et de ses deux copines, Binouze et Marmite) pendant les six mois d’incarcération de leur maître. Au total, une énorme addition !

  • 27 mai 2021 : euthanasie de six chiens à Bort-les-Orgues sur ordre du maire. La Griffe lui a adressé une lettre ouverte à laquelle elle n’a reçu aucune réponse.

  • Nous avons parlé des aides que nous octroyons aux gens qui n’ont pas les moyens de soigner ou nourrir leurs animaux. Sans-abri, bénéficiaires du RSA, adultes handicapés… Tout cela est lourd et nous nous demandons à chaque fois si nous pourrons continuer

  • La gestion des animaux de personnes âgées et/ou malades qui partent en maison de retraite ou décèdent est également très présente et pose bien des problèmes à l’association.

  • Nous envisageons de renouveler nos documents de communication tels que tracts, affiches, banderoles, etc.

  • Enfin, nous avons évoqué la page du site de La Griffe que nous avons appelée « Ils sont partis… » et qui est destinée à accueillir les pensées tristes et émouvantes de tous ceux qui ont perdu un animal et veulent honorer sa mémoire et laisser de lui une trace. Ce cimetière virtuel est ouvert à toutes et à tous, que l’on soit adhérent de La Griffe ou non. Il suffit de nous envoyer un texte et une photo de l’animal concerné.

Bilans

2020

Animaux récupérés : chien Louna (devenue Loulou) ; chat Piston (devenu Balafon) ; chatte Iky (devenue Fanette) ; deux lapins, Bounia et Max ; deux caprins, Tchaï et Roméo ; deux coqs, Sussex et Enrico.

Décès : Mesrine, Charlotte, Titi, Anouk, Coco, Iris, Lizzy, Nougat, Jelly, Looping, Mathis

Identifications : 12.

Adoptions : 12.

Stérilisations 25 chats mâles ; 28 chattes (dont 16 avec des bons 30 MA) ; un bouc ; deux chiens ;

Retour : deux chats précédemment adoptés, Looping et Pilou.

Affaires et aides aux précaires : Gasoil, Marmite et Binouze ; Mila ; récupération de la dépouille d’Enzo, berger allemand appartenant à un sans-abri et incinération payée par La Griffe (avec courrier au maire de Clermont-Ferrand).

Rédaction d’une « attestation Covid » diffusée parmi les nourrisseurs de chats libres qui, en raison du confinement, avaient des difficultés pour se rendre sur les points de nourrissage. L’attestation n’avait pas de valeur légale, mais au moins elle montrait leur bonne foi et les plaçait sous la protection d’une association.

Rencontre avec les représentants du maire de Ceyrat pour une colonie de chats stérilisés par nos soins et menacés d’expulsion du site où ils sont nés, ont toujours vécu et sont nourris et suivis par des bénévoles.

Don de 700 euros de la part du salon de tatouage clermontois Santa Sangre (9, rue Massillon), après une tombola dont les trois organisateurs ont décidé de reverser les bénéfices à La Griffe.

2021

Animaux récupérés : la lapine Suzy et la chatte Cannelle (en mai), les chats Ninia et Tiroukin, Grisou de Ceyrat, une chatte et le chat Shadow.

Décès chats : Néfertiti, Mamie, Perle, Nala, Grisou de Ceyrat, Matou, Bibounette, Plume, Noël, Mathis, Capucin, Frisquette, Berlioz, Flèche.

Décès chiens : Zoé, P’tit loup.

Décès lapins : Neige et Amadou.

Décès cochon d’Inde : Minus.

Identifications : 12

Adoptions : 11

Stérilisations : 25 chats, 24 chattes, un chien, une chienne, un lapin, deux cochons d’Inde.

Autres :

Dons croquettes Chrono Drive (X2)

En octobre chienne jetée d’une voiture vers les jardins ouvriers du Bédat (Clermont Nord), récupérée par La Griffe et confiée à l’APA 63.

Narko, chien d’un sans-abri incarcéré, a été amené au refuge/pension de Riom-ès-Montagnes (15) en juin (retiré en mars 2022). La pension a été prise en charge par La Griffe.

Disparition de Mila (7 mai). En novembre, nous avons eu recours aux services d’un détective privé pour tenter de la retrouver, sans succès. A noter : les dépenses induites par cette initiative ont été entièrement remboursées par un don exceptionnel.

Trois candidats du Parti animaliste aux élections législatives des 12 et 19 juin 2022 (département du Puy-de-Dôme) étaient présents : Aurélie de Francesco (1re circonscription) ; Cédric Othily (3e circonscription) et Philippe Le Pont (5e circonscription).

En 2021, nous avons appris le décès de Jacqueline Bresson en janvier, puis, quelques mois plus tard, de Marcelle Convers. Elles étaient toutes les deux des adhérentes fidèles de La Griffe et nous saluons leur mémoire.

Le bureau de La Griffe

Josée Barnérias, présidente

Dominique Talon, trésorière

Edith Perol & Philippe Le Pont, co-secrétaires

 

Mila, qui a disparu le 7 mai 2021.

Les chiens Gasoil, Binouze et Marmite, dont la pension (six mois) a été prise en charge par La Griffe.

Tchaï, l’une des deux biquettes de La Griffe.

A lire : « Dans l’enfer du trafic animal », de Brigitte Piquetpellorce, éditions Christine Bonneton.