Lettre ouverte de La Griffe à Eric Ziolo, maire de Bort-les-Orgues
 
Choqués par la mise à mort, à la demande du maire Eric Ziolo, de six chiens qui étaient détenus au refuge-fourrière de Bort-les-Orgues dans le département de la Corrèze, les responsables de La Griffe ont signé une lettre ouverte qui a été adressée au premier magistrat de la commune.
 
Pour en savoir davantage sur cette affaire :

 

 

 

Lettre ouverte à M. Eric Ziolo, maire de Bort-les-Orgues (Corrèze)

Objet : Mise à mort de six chiens détenus au refuge-fourrière de Bort-les-Orgues

 

Monsieur le Maire,

 

Le 27 mai 2021, vous avez fait procéder à la mise à mort de six chiens qui étaient détenus au refuge-fourrière de votre commune, Bort-les-Orgues.

Ces chiens étaient apparemment (du moins certains d’entre eux) auteurs d’une agression sur une femme âgée et fragile. Nous n’en savons pas davantage, ni sur la nature des blessures de la victime, ni sur leur gravité.

Toutefois, l’association de défense des animaux La Griffe, que j’ai l’honneur de représenter, a été choquée, comme beaucoup d’acteurs de la cause animale, par votre décision qui, après examen, nous est apparue comme inutile et cruelle.

En tant que premier magistrat de votre commune, vous êtes en charge de la sécurité de ses habitants. Il convenait donc, après cette agression, que des mesures soient prises.

Cependant, le choix que vous avez fait, soutenu en cela par le préfet du département, puis par le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, dénote une ignorance totale des codes et des fonctionnements canins.

La panique, devant des phénomènes que vous ne connaissiez pas, ne compreniez pas, et aussi sans doute la volonté de vous prémunir contre d’éventuels reproches ultérieurs vous ont amené à prendre des décisions arbitraires, brutales et injustifiables. Il vous fallait effacer toutes les traces de cette affaire et cela n’était possible qu’en en supprimant les principaux acteurs ou supposés l’être. Il vous fallait vous montrer ferme et intraitable. Avec des chiens, c’est une option facile. D’autant que vous avez été aidé par des représentants de la profession vétérinaire qui ont fait fi de toute éthique.

Hélas, votre attitude n’a fait qu’inscrire dans le marbre ce lamentable événement.

Car cette exécution qui, d’après ce que nous savons, a été menée de façon extrêmement violente, restera dans les mémoires. La possibilité de gérer honorablement cette affaire, tout en sauvant les chiens, vous a été offerte. Vous avez choisi de n’en pas tenir compte.

En voulant faire preuve de fermeté, vous n’avez fait que montrer partialité et arbitraire. A la sagesse, vous avez préféré la peur.
Et vous vous êtes rendu, à nos yeux du moins, coupable de six meurtres.

En outre, il semblerait que ces chiens se soient trouvés souvent par le passé en état de divagation. Qu’avez-vous fait alors ? C’est à ce moment-là que des mesures auraient dû être prises en obligeant leur détentrice légale à les maîtriser et les surveiller.

C’est aux chiens que vous avez fait payer vos manquements antérieurs et la négligence des hommes. Votre décision est désormais frappée du sceau de l’injustice et de la brutalité.

Vous avez créé un grave précédent. Ce n’était sans doute pas votre but, mais ce qui est fait est fait.

Se pourrait-il que ces chiens aient été sacrifiés « pour l’exemple » ? Ils resteront un exemple, en effet… Celui de la cécité et du manque d’humanité des institutions.