Dans l’Antiquité, les Parques étaient chargées de couper le fil qui reliait les vivants à la vie. Nul ne connaissait les raisons qui présidaient à leur décision. De même, nous ignorons pourquoi le fil de la vie de notre petite Patoune, si jeune, si belle, s’est brusquement rompu au matin du lundi 24 octobre, nous laissant dans la sidération et la peine.
Patoune avait onze mois. C’était une chienne vive, joueuse, un brin coquine et tellement heureuse de vivre ! Son intelligence était une promesse de bonheur pour ceux qui l’accompagneraient pendant toute sa vie. Elle avait été recueillie, alors qu’elle n’était encore qu’un chiot, avec son frère Tao, dans un village des Combrailles, fruit d’une portée hasardeuse comme il y en a tant.
Le beau, le gentil Tao a été adopté par une adhérente et amie de l’association. Patoune avait beaucoup plu à Edith, la secrétaire de La Griffe, chez qui elle s’était installée, et à son compagnon. Ils avaient décidé de la garder pour toujours. Le sort en a décidé autrement.
Il n’a fallu que deux jours pour que la joie de vivre que Patoune apportait avec elle partout où elle se trouvait ne se transforme en abominable chagrin. Le samedi matin, elle n’allait pas bien. Pendant le week-end, les visites chez le vétérinaire (un grand merci à lui pour sa disponibilité, son empathie et sa compétence) se sont succédé. Dimanche soir, un léger mieux nous faisait reprendre espoir, bien que le diagnostic fût réservé. Lundi matin, il a fallu la ramener en urgence à la clinique. Elle est morte dans la voiture pendant son transfert.
Deux personnes se sont retrouvées d’un coup au fond d’un gouffre de tristesse. Edith et son ami. Mais ils ne sont pas seuls. Parce qu’à La Griffe, on est comme ça : un animal qui meurt, c’est plein de cœurs qui se brisent…