Animaux dits de compagnie: pourquoi stériliser ?

DSC05739Chat des rues capturé par des bénévoles de La Griffe pour être stérilisé. Les chats sont ensuite relâchés dans les meilleures conditions possibles.

En France, environ 50 % des foyers possède au moins un animal dit de compagnie, cela va du chien géant au poisson rouge, en passant par le hamster, la perruche ou le chat.

Quant au nombre des animaux eux-mêmes, la dernière enquête (dirigée par la SOFRES) fait état de 63 millions, qui se répartissent comme suit : 7,5 millions de chiens, 11,5 millions de chats, 36 millions de poissons, les autres étant les petits mammifères, des oiseaux, des reptiles.

Alors que le nombre de chiens a amorcé une baisse (100.000 de moins chaque année), celui des chats est en augmentation. C’est une tendance qui se vérifie dans plusieurs pays occidentaux.

En France, il naîtrait chaque jour en moyenne 4.500 chiots et 8.000 chatons.

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Ce nombre est bien trop important pour que tous soient accueillis dans un foyer. Près de la moitié des chiots ne trouvera pas preneur, quant aux chats, la proportion semble encore plus grande. On peut estimer le nombre des chats vivant dans la rue à plusieurs millions.

Que deviennent ces petits animaux en surnombre ? Les chiots (600 ou 700.000 chaque année), très souvent sont tués. Dès leur naissance, ou plus tard. Ils peuvent être conduits chez un vétérinaire qui pratiquera une euthanasie classique, mais le plus souvent, ils seront supprimés de manière beaucoup plus violente et douloureuse : noyés, assommés, étouffés, etc. Les chatons subissent le même sort, sauf ceux qui naissent dans l’espace public, cachés et protégés par leur mère. Ceux-ci peuvent être victimes des prédateurs (chiens, rats). Lorsqu’ils sont en âge de se déplacer seuls, ils courent encore mille dangers, peu d’entre eux atteindront l’âge d’un an. Mais les lois de la reproduction continueront de faire leur œuvre, et la misère n’aura pas de fin…

 

La seule façon d’éviter tant de souffrance et de violence est de limiter en amont le nombre des animaux. La seule solution humainement acceptable consiste dans la stérilisation précoce des mâles comme des femelles.

Chez les mâles, il s’agit d’une intervention légère. Chez la femelle l’intervention est à peine plus lourde, compte tenu du fait qu’il s’agit de toucher aux organes internes. Les vétérinaires maîtrisent sans aucun problème ces opérations qui consistent, chez les femelles, dans l’ablation des ovaires, et chez les mâles dans l’ablation des glandes séminales. Il est à noter qu’il est possible de stériliser une femelle déjà gestante. Il faudra alors procéder à une ablation de la totalité de l’appareil génital.

Quant au coût de l’opération, plus élevé pour les femelles que pour les mâles, il varie d’un praticien à l’autre, et il reste assez prohibitif pour certains budgets.

La stérilisation ne modifie en aucun cas le comportement ni le caractère de l’animal. Il sera seulement débarrassé de cet impératif biologique de la reproduction qui le force à prendre bien des risques (la mortalité chez les animaux stérilisés, notamment les chats, est fortement diminuée).

 

Les avantages de la stérilisation sont nombreux.

Elle permet de limiter les portées, donc de limiter les abandons,

elle éradique les comportements gênants des mâles qui ont tendance à marquer leur territoire, à fuguer, elle supprime chez les femelles les saignements, les  manifestations comportementales pénibles, le mal-être des animaux pendant les périodes de chaleurs.

Enfin elle réduit considérablement les risques de contracter des maladies telles que la leucose ou le FIV, chez les chats, les bagarres, et globalement, les animaux stérilisés vivent beaucoup mieux que les autres.

Quant aux idées reçues, du genre : « une femelle doit avoir au moins une portée avant d’être stérilisée », elles n’ont pas le moindre fondement scientifique. Le principal piège dans lequel on ne doit pas tomber lorsqu’on parle de la stérilisation des animaux de compagnie, c’est l’anthropomorphisme. Ce n’est pas vous que l’on va stériliser, c’est votre chien ou votre chat, et cela n’engendrera chez lui aucun état d’âme !

 

Il y a chaque année en France autour de 100.000 chiens et chats abandonnés, et cependant, beaucoup de gens continuent de laisser naître des chiots ou des chatons. Cherchez l’erreur !

Refuges débordés, euthanasies massives, voilà ce que que coûtent les attitudes irresponsables de la part des propriétaires d’animaux.

On doit évoquer aussi les trafics auxquels ce surplus d’animaux donne lieu. Un véritable marché s’est créé autour de l’animal, que l’on prend puis que l’on jette quand on estime qu’il a assez servi. La facilité avec laquelle on peut désormais se procurer un animal (Internet, petites annonces diverses, animaleries) fait des animaux des objets de consommation courante sans grande valeur.

Il y a une nette progression des ventes de chiots dans les animaleries, ce qui ne fait qu’encourager ce qu’on peut appeler les élevages-usines, où les reproducteurs ne voient quasiment jamais la lumière du jour, où les petits qui ne sont pas conformes sont impitoyablement tués.

Il faudrait au contraire encourager, et accompagner la réflexion de ceux qui désirent prendre avec eux un animal de façon à ce que cela devienne un acte responsable et réfléchi, une découverte de l’autre, un véritable acte d’amour et non un caprice.

Moins d’animaux, c’est davantage d’animaux heureux !

 En conclusion : N’achetez pas ! Adoptez !

Il existe des refuges qui sauront vous guider dans le choix d’un animal, et qui sauront vous accompagner dans votre démarche, dans le processus d’éducation.

Et surtout, pensez à la stérilisation avant même les premières chaleurs !

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Un petit rappel de la loi :
l’abandon d’un animal, assimilable à un acte de cruauté,  est passible de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende (code pénal, art. 521-1)
Les chiens doivent être identifiés dès leur quatrième mois, les chats avant l’âge de sept mois.