La Griffe se prend

 

un coup de lime  

 

Parce que, chaque jour, 7.000 animaux sont sacrifiés dans les laboratoires français ; parce que, chaque année, ils sont un milliard dans le monde entier et plus de 12 millions en Europe à être « utilisés » par une pseudo-science dont les rouages sont aussi occultes que douteux, des voix s’élèvent pour protester. La torture et le meurtre de tous ces animaux s’avèrent en effet inutiles, voire dangereux pour la santé humaine…

 

La Griffe, emboîtant le pas à la manifestation du 19 janvier à Gannat (Allier), contre le groupe américain Harlan, une multinationale qui possède dans le monde entier plus de trente élevages (parmi lesquels celui de Gannat) d’animaux, dont des chiens destinés aux laboratoires, avait choisi la date du 9 mars pour protester à nouveau, pendant que se tenait à Brighton (Angleterre) une manifestation contre le même Harlan Group. Par la même occasion, La Griffe voulait mettre en lumière l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection qui a pour but d’obliger le Parlement européen à abroger la directive du 8 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques et à la remplacer par une directive interdisant purement et simplement l’utilisation des animaux dans les laboratoires. L’objectif : recueillir 1.000.000 de signatures en Europe avant la fin de l’année 2013 dont un minimum de 55.000 en France, exclusivement par le site.

 

La Griffe avait déposé en bonne et due forme une déclaration de manifestation à la mairie de Clermont-Ferrand et à la préfecture, par courrier recommandé, quinze jours plus tôt. Nous pensions installer un stand, avec diverses documentations, des panneaux bien visibles, des affiches, etc., et compléter cela par une large distribution de tracts. Outre la quinzaine de militants de La Griffe, nous devions être rejoints par d’autres personnes sensibles à cette cause.

Or, la veille même de cette opération que nous avions baptisée, sans surprise, Stop Vivisection, la mairie de Clermont-Ferrand nous informait par téléphone du refus dont notre initiative avait fait l’objet de la part des élus. Lesquels ? Nous ne le savions pas. La raison ? L’occupation programmée de la place par une manifestation pour la Journée des femmes (en fait, nous nous sommes aperçu qu’elle avait lieu seulement… le lendemain !).

Voilà qui nous contrariait tout de même un peu. Qu’importe ! Nous décidions de n’en tenir qu’à moitié compte. Nous avons renoncé à emporter le matériel lourd et encombrant pour ne plus nous contenter que de quelques panneaux légers dont nous étions nous-mêmes les supports.

 

Lorsque nos sommes arrivés sur la place, elle était vide… Nous nous sommes regroupés sous la statue de Desaix (voir photo), faisant du coin notre Q.G.

 

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Nous étions alors une trentaine, essaimant tout autour avec nos propres flyers, nos pétitions, les tracts Stop Vivisection envoyés par Antidote Europe et les tracts Vivisection : SALE ! (Stop aux animaux dans les labos) envoyés par le collectif International Campaigns.

 

Le public du samedi après-midi n’est dans son ensemble pas très réceptif à la souffrance des bêtes. Celui des autres jours l’est-il davantage ? On peut en douter… Mais grâce à l’opiniâtreté des bénévoles, plusieurs centaines de documents ont été diffusés, et près de deux cents signatures de pétition ont été obtenues.

 

Il reste que notre action aurait pu avoir de meilleurs résultats si, comme nous l’avions prévu au départ, et si la mairie n’avait pas fait obstruction, nous avions pu nous installer avec un ancrage au sol.

 

Une manifestation a bien eu lieu dans l’après-midi, mais pas celle que l’on nous avait annoncée : quelques centaines d’ados et post-ados se sont rassemblés d’un coup et ont pris d’assaut l’endroit où l’on avait trouvé refuge. Ils étaient là pour un Harlem shake un peu compromis par une panne de la sono… Pas de quoi convoquer ni l’armée ni le clergé. Nous nous sommes poussés de quelques mètres…

 

Du coup, la sauterie internet a fait long feu. Nous, nous sommes restés encore une heure ou deux. Finalement, c’est nous qui avons eu le dernier mot… Stop Vivisection !

 

                                                                                                             Josée Barnérias