Le samedi 16 mars, l’assemblée générale de La Griffe a eu lieu dans les locaux du centre municipal Leclanché. Avec toutefois un petit imprévu : la grande salle, que nous avions réservée, étant déjà occupée on ne sait trop pourquoi par un ensemble de musique baroque, Da Camera, nous nous sommes repliés dans la petite salle. Pas question de troubler l’harmonie ambiante !

Nous étions bien un peu à l’étroit, c’est vrai, car nous avons accueilli cet après-midi-là un peu plus d’une trentaine de personnes, parmi lesquelles Laëtitia Ben Sadok, conseillère municipale déléguée à la condition animale, qui représentait le maire de Clermont-Ferrand. De plus, nous avions prévu quelques stands avec documents divers, livres, photos… L’habituel petit buffet qui clôture toujours la réunion a donné lieu à une sympathique cohue. Merci à Marie-Claire qui avait préparé deux magnifiques gâteaux végans.

Les personnes présentes, que nous remercions d’avoir pris la peine de se déplacer, n’ont pas pris ombrage de cette promiscuité et tout s’est déroulé pour le mieux, dans la convivialité habituelle. Au moment des votes, on a recueilli un score quasi poutinien puisque les bilans ont été approuvés à l’unanimité et le bureau reconduit avec le même enthousiasme !

Le bureau (ordre alphabétique) : Josée Barnérias, Aurélie De Francesco, Philippe Le Pont, Edith Perol, Dominique Talon.

 

Le bilan d’activités

Nous avons commencé la réunion par les remerciements d’usage à la Ville de Clermont qui nous a prêté les locaux ; à nos vétérinaires partenaires (Pôle Santé Chanturgue à Clermont-Ferrand ; clinique vétérinaire des Fourches à Cébazat ; clinique du docteur Planton, à Pontaumur ; clinique des Dômes à Cournon) ; au refuge Bienvenue de Riom-ès-Montagnes ; aux adhérents, aux donateurs et aux bénévoles, avec une mention particulière à l’adresse de la philosophe Florence Burgat, membre d’honneur, qui, cette année encore, nous a beaucoup aidés.

Nous avons eu le chagrin d’apprendre, au mois de janvier, la mort accidentelle de Marvyn, qui était assistant vétérinaire au PSC, que nous connaissions bien et qui joignait l’efficacité à la bonne humeur et à la gentillesse.

1- Actions sur le terrain

Les animaux recueillis

Chiens.- Mia, 11 ans, Sonic, 2 ans, et Pepito/Carmelito (4).

Chats.- Théo, Ursula, Olympe, Ibis, Noé, Gaston, Upette. Neuf chatons récupérés : cinq adoptés (Ulysse, Ulka, Orion, Zéphyr et Neptune) et quatre gardés (Fanette, Filo, Flora, Vahiné), Tigrette, Nounours, Raoul, Boris, Natacha, Finette, Falbala, Fifi, Robert, Sam, Lune, Picsou, Bahia, Méline et Romy, Vagabond, Tapioca/Formica, Filgoude, Théodore, Falafel, Creamy, Tartine, Titine, Bigoudi (40).

Autres.- Youki (lapin) ; six cochons d’Inde ; six ratons ; un canard colvert ; un jeune coq.

Les animaux décédés

21 chats– Charly, Hibou, Havane, Bouton d’Or, Iléna, Patoche + 2 autres, Titoune, Six-Sous, Tartine, Minette, Jessy, Quenouille, Nirilor, Mamie, Vagabond, Minouche, Cloé, Bigoudi, Nouma.

3 lapins– Yéyé, Miette et Noisette.

3 chiens- Chouiette, Pistache, Gasoil.

Un raton

Les animaux adoptés

3 chiens– Oxane, Pepito & Carmelito.

Oxane : nous nous sommes occupés d’elle pendant trois ans, elle appartenait à un jeune homme qui a eu quelques déboires. Et puis un jour il a appelé pour dire qu’il ne pouvait plus la garder. Nous avons donc dû trouver une solution en urgence. Elle est partie en accueil, pour finir par être adoptée.

Pepito & Carmelito : deux croisés chihuahua de neuf ans. Ils ont été pris en charge par Claudie, la présidente du refuge Bienvenue.

11 chats- Ulysse, Ulka, Orion, Zéphyr, Neptune, Lune, Picsou, Bahia, Méline, Romy, Filgoude.

Nombre total de stérilisations

Chats- 21 mâles, 33 femelles dont 4 gestantes

Chiens- 2 mâles

Autres- 6 rats mâles, 1 cochon d’Inde mâle, 1 lapin mâle

Animaux identifiés

62 chats dont chats libres ; 3 chiens

Interventions vétérinaires

Comprend actes chirurgicaux, stérilisations, soins, consultations, identifications, hospitalisations, etc. : 200.

Les chats des F…

Dans le courant de l’été, nous avons été alertés sur la présence de nombreux chatons dans le périmètre de jardins ouvriers à la périphérie de Clermont et aussi de quelques adultes.

Nous avons en effet découvert une douzaine de chatons âgés d’environ un mois et demi / deux mois. Par manque de place, nous ne pouvions pas les récupérer. Nous avons d’abord pris deux femelles adultes, Olympe et Formose, que nous avons fait stériliser. Nous avons gardé Olympe, très familière, et relâché Formose, qui était au contraire très craintive. Nous avons poursuivi la stérilisation des adultes sur place. Entretemps, les chatons disparaissaient sans que nous ne puissions rien faire. Il en restait quatre, que nous avons emmenés, de peur qu’il ne leur arrivât quelque déboire. Mais ces chatons ne sont pas adoptables, parce que trop craintifs.

Depuis lors, nous allons tous les jours nourrir les six chats qui ont été relâchés, alors que pour diverses raisons nous en avons gardé huit.

Les chats nourris à l’extérieur

Sur divers sites, entre 50 et 60.

Cas particuliers

Chats peu sociables ou craintifs (Gaston, Flora, Filo, Finette, Falbala, Fifi, Falafel), handicapés (Vahiné, Nounours, Tapioca, Tigrette, Boris), malades ou blessés ou âgés (Olympe, Vagabond, Bigoudi, Creamy, Tartine…).

Chiens : Sonic (grand chien, manque d’éducation), Mia (âgée).

 

Filgoude, adopté en 2023.

Oxane a été abandonnée à La Griffe, puis adoptée.

Olympe.

Des chats errants dont il a fallu s’occuper.

Cette année encore, nous ne sommes pas restés inactifs. Les signalements, tant pour des chats, des chiens, que d’autres animaux, ne cessent jamais. Dans certains cas, nous ne pouvons pas intervenir. Lorsque nous le faisons, c’est de toute évidence lorsque la situation nous semble par trop désespérée. Mais nous avons trop d’animaux à notre charge. Nous nous les répartissons, mais nous souffrons du manque de locaux. Nous avons donc décidé pour 2024 de ne plus recueillir d’animaux. Cela nous fend le cœur, mais persister serait suicidaire.

Sonic- Nous avons toujours un gros souci avec Sonic, un croisé cane corso qui va maintenant sur ses trois ans. Nous avons dû le récupérer en mai 2023, mais nous le suivions depuis plusieurs mois. Sonic était en danger. C’est un très grand chien, très fort et très tonique, très gentil au demeurant mais qui ne peut pas être pris en charge par n’importe qui. Du fait, il est très difficile à placer. Il est actuellement chez une jeune femme qui envisageait de le garder, mais pour diverses raisons, cela ne semble guère possible. Sur la seule année 2023, Sonic nous a coûté autour de 1.500 € pour des séjours en pension (auxquels s’ajoutent les frais véto de castration et identification). Nous ne perdons pas espoir de le placer dans un foyer où il sera heureux.

Mia- Mia avait onze ans lorsqu’on nous l’a amenée. Sa détentrice était mourante. Mia est une grosse chienne X labrador et sans doute griffon, son âge et sa taille faisaient qu’elle ne pouvait pas trouver facilement un nouveau foyer. Nous l’avons donc gardée avec nous. Elle en est très reconnaissante et elle y a trouvé son bonheur.

Narko- Il est toujours en pension au refuge Bienvenue, il y a ses habitudes, il est détendu et heureux, mais nous attendons toujours l’adoptant providentiel.

Signalements

Les signalements de maltraitance nous arrivent et nous y répondons si nous le pouvons.

Creuse- C’est ainsi que nous nous sommes rendus dans le département de la Creuse, où des chiens de chasse, surtout un, étaient détenus dans des conditions inacceptables. Notre intervention a permis un changement immédiat de situation.

Sonic- Lui aussi a été récupéré à la suite d’un signalement. Nous avions fait une demande à l’APA pour le récupérer, mais nous n’avons pas eu de réponse.

Chats sur balcon- Nous sommes intervenus trois fois pour des chats signalés enfermés sur des balcons, en collaboration avec l’APA car elle seule peut demander que les domiciles soient ouverts en l’absence des occupants.

Vache blessée- En février, nous avons été alertés pour une vache salers blessée et couchée dans un pré. C’était un samedi, impossible donc de joindre la mairie. Nous avons appelé la gendarmerie à plusieurs reprises pour que le propriétaire de la vache soit prévenu. Comme les gendarmes ne semblaient guère vouloir bouger, nous leur avons demandé de joindre la maire de la commune. On nous a rétorqué que c’était impossible car elle avait changé de numéro de téléphone. C’était un gros mensonge… La pauvre bête a dû attendre le lundi pour qu’enfin on décide de s’occuper d’elle

Quelques histoires

Les chiens de Gigi- Ils se sont de nouveau retrouvés à la fourrière en Haute-Loire. Gigi a pu les récupérer grâce à notre intervention.

 Gasoil (au centre) a été victime d’un accident en décembre.

Gasoil- Il nous faut revenir sur les chiens de Gigi, et en particulier Gasoil. Le 8 juillet, au petit matin, il faussait compagnie à Son compagnon et à ses deux amies Binouze et Marmite, dans le centre de Clermont ; Affolement du garçon lorsqu’il s’est réveillé et n’a pas trouvé Gasoil. Grâce à la police municipale de Clermont il a été repéré par une caméra de surveillance au marché Saint-Pierre, devant l’échoppe du boucher. Et puis, plus de trace… La Griffe a mené l’enquête, remué ciel et terre pour le retrouver. On nous le signalait au nord, au sud, ici et ailleurs, mais ce n’était jamais lui. Un jour enfin, nous avons réussi à avoir une piste fiable. Il a fallu faire vite. Grâce aux efforts conjugués de bénévoles de la protection animale, de la gendarmerie et de la police, Gasoil a été retrouvé le 26 juillet, soit presque trois semaines après sa disparition, à Roanne, dans la Loire, avec un SDF et un autre chien. Nous sommes allés le chercher au refuge de la préfecture de la Loire et nous l’avons ramené à Gigi. D’émouvantes retrouvailles…

Ce bonheur familial ne devait pas durer bien longtemps. Gigi a été arrêté en août pour une broutille, et incarcéré dans la foulée. Il traînait derrière lui pas mal de sursis. Un bénévole de La Griffe est allé récupérer les trois chiens dans la Drôme, et les a ramenés vers Ambert, dans la famille du garçon. Tout se passait bien lorsque, le 8 décembre, nous apprenions la mort du gros Gasoil… Gigi est toujours incarcéré.

Cette histoire illustre la complexité des liens qui unissent les hommes et les animaux. Jusqu’où peut-on protéger les uns et les autres ? Quel est notre rôle, à nous les associations ? En voulant bien faire, ne sommes-nous pas inopérants, voire inconséquents ? Il y a mille questions à se poser au-delà du strict militantisme.

Pour en savoir davantage sur l’histoire de Gasoil, voir le site de La Griffe.

Pistache- C’était un brave toutou âgé, un fox très timide, qui n’avait pas dû avoir une vie très heureuse, qui nous avait été confié en 2022 et qu’une dame a bien voulu héberger. En avril 2023, à la suite d’un accident du véhicule dans lequel il se trouvait, sur une route des Combrailles, il a pris peur et il s’est sauvé. On l’a cherché partout où c’était possible. On l’a retrouvé six jours plus tard. Les nuits étaient très froides, il était en hypothermie. Il n’a pas survécu à cette mésaventure. Il est mort une semaine plus tard d’insuffisance rénale.

Farah- A la fin de l’hiver 2023, une adhérente nous avait signalé, à Beaumont, un chien tout seul dans une propriété toujours fermée. Nous nous y sommes déplacées et en effet nous avons vu une pauvre vieille chienne, derrière un grillage. Après enquête, nous avons trouvé la trace des propriétaires qui n’occupaient la maison que durant l’été. Pendant tout le reste de l’année, la chienne était seule. Elle s’appelait Farah, elle avait été adoptée de nombreuses années plus tôt à l’APA et ils venaient la nourrir tous les jours, ont-ils prétendu.

Nous avons contacté l’APA. Nous souhaitions récupérer Farah pour lui offrir une retraite confortable, au chaud, et entourée. C’était une chose que nous avions la possibilité de faire, une place l’attendait. Mais l’APA n’a été d’aucun secours.

Farah, qu’il ne nous a pas été permis de sortir de sa prison.

Nous sommes allées visiter la chienne. Nous sommes tombés sur un couple âgé et sans grande empathie. La chienne était nourrie avec de médiocres croquettes, dont le sac était ouvert à tous les vents, et logée dans une sorte de recoin en béton, froid et humide, dans lequel gisait une vieille couverture dont nous soupçonnons qu’ils l’avaient déposée avant notre arrivée. Nous leur avons proposé de recueillir Farah, et c’est là qu’ils se sont mis tout à coup à y tenir comme à la prunelle de leurs yeux. Ils nous ont demandé de la laisser pour l’été. Nous devions revenir, nous n’avons jamais pu. A chaque coup de téléphone, c’était soit le répondeur soit une fin de non-recevoir. Impossible de savoir ce qu’est devenue cette pauvre Farah qui était rongée par l’arthrose.

Boris- Le petit Boris était prisonnier d’un moteur de voiture dans lequel il s’était réfugié. Lorsqu’ils ont voulu démarrer leur véhicule, deux jeunes gens ont entendu un miaulement qui de toute évidence émanait d’un chaton. Ils ont réussi à extraire Boris qui avait le bassin fracturé et une plaie sur le nez. Ils l’ont conduit chez un vétérinaire et ont appelé La Griffe qui a pris le chaton en charge. Après son opération, Boris a dû rester pendant plus d’un mois enfermé dans une caisse de transport. Il ne fallait pas qu’il bouge ou le moins possible. Aujourd’hui, il a sept ou huit mois, il gardera toute sa vie des séquelles de ses blessures.

Bigoudi- A la suite d’un appel téléphonique le 15 février 2023, nous avons fait transférer un chat blessé à Vic-le-Comte dans la clinique véto la plus proche, puis nous sommes allés le récupérer le lendemain. Il était en état de choc. Il s’est avéré assez peu sociable. Il est mort le 25 mars d’insuffisance rénale.

Nounours- Nous avons pris en charge ce pauvre Nounours à l’automne. Il avait une patte démesurément enflée. Après un traitement qui n’a pas donné d’amélioration, il a été décidé de l’amputer.

Nounours a dû être amputé d’une patte arrière.

Vahiné- Encore une petite handicapée qui a été trouvée en décembre sur un parking avec une patte que l’on pensait cassée. En fait les ligaments avaient été écrasés. C’est rédhibitoire. Elle ne pourra plus jamais se servir de sa patte. Elle n’a que sept ou huit mois, et elle a été récemment amputée.

Théodore- Le 1er novembre, on nous a signalé un chat adulte couché dans un carton au pied d’une immeuble du quartier de Flamina (Clermont-Ferrand). Il ne bougeait pas, les gens allaient et venaient sans lui prêter la moindre attention. Nous ne pouvions pas le laisser ainsi, visiblement il avait été mis dehors, charge à celle ou celui qui le trouverait de s’en occuper. Il était docile, nous l’avons fait entrer facilement dans la cage de transport. C’était un jour férié. Nous ne savions où le mettre. Finalement c’est Annie, une bénévole de La Griffe, qui a eu la gentillesse de l’héberger.

Raoul- Il faisait le buzz sur les réseaux sociaux. C’était un pauvre chat dans un état pas terrible, tout le monde en parlait et tout le monde y allait de son commentaire pleurnicheur, mais personne ne bougeait. Edith et Marie-Claire de La Griffe s’y sont collées après que l’on a pu avoir des infos sur l’endroit où il se trouvait.

Vagabond- Des adhérents de longue date de La Griffe, des gens bienveillants, nous ont alertés, fin août, sur la présence d’un chat très vieux, très faible, efflanqué, dans leur quartier. Ils lui donnaient à manger (il était affamé) et ne savaient que faire de lui, craignant qu’il ne soit très malade. Ils nous ont appelés. Nous avons recueilli le chat, que nous avions appelé Vagabond, et l’avons conduit chez le vétérinaire. Il n’était pas identifié. L’une de nous l’a accueilli chez elle et a pris soin de lui. Plusieurs jours plus tard, on m’appelle : une femme cherchait son vieux chat, malade (hyperthyroïdie). Je n’étais pas à Clermont. Je n’ai à aucun moment fait le rapprochement avec ce pauvre chat qu’on avait récupéré et qui était en fin de vie (il était mort entre-temps). Nous avons été injuriés, jusque sur les réseaux sociaux, par cette femme, dont nous comprenions certes la douleur mais qui n’avait pas jugé bon de faire identifier son chat et qui le laissait traîner dans le quartier alors qu’il était malade, en fin de vie, et qu’il avait perdu tous ses repères.

Nao- En août, on nous a signalé un chat errant qui semblait un peu perdu. Après vérification, il était porteur d’une puce électronique. Nous avons eu vite fait de retrouver sa détentrice. Il avait disparu le 1er janvier, soit plus de sept mois plus tôt.

Canard- A peu près à la même époque, nous avons récupéré un canard colvert que l’on nous avait signalé dans le centre de Clermont et un petit lapin qui venait d’une animalerie. Le canard était en état de choc et risquait à tout moment d’être écrasé par un véhicule. Après une visite chez un vétérinaire et quelques mois de récupération, il s’est envolé. Il vit heureux au bord d’un étang avec deux canes.

Tino- Sur une aire de gens du voyage, après leur départ, divaguait un jeune poulet juché sur de hautes pattes, pas très en plumes, et qu’un adhérent de La Griffe a pris en pitié. Afin de lui éviter un sort funeste, il nous l’a amené. Tino est maintenant un très joli coq, très gentil, qui vit heureux avec son petit troupeau de poulettes.

Youki- Quant à Youki, le petit lapin qu’on nous avait au préalable présenté comme une lapine, il sort tout droit d’une animalerie clermontoise. Une famille l’avait acheté (on lui avait vendu en même temps tout l’attirail qui va avec) après s’être laissé convaincre. Mais très rapidement, elle s’est aperçue que c’était très contraignant. Ces gens, au lieu de le mettre purement et simplement à la rue, comme beaucoup le font, a pris la peine de contacter des associations afin de faire au mieux pour la petite bête. Nous avons accepté de prendre Youki qui n’était pas une fille, et que nous avons dû faire castrer rapidement.

Quelques mots sur ces animaux que l’on nous présente comme des « Nac ». Ils sortent tout droit d’élevages-usines. Il y a pas mal de casse, mais leur vie ne vaut rien sauf pour ceux qui les vendent, éleveurs et marchands. Ce sont des animaux souvent très fragiles qui réclament des soins particuliers. Ces animaux ne devraient pas naître, en tout cas pas de cette façon-là et pas par camions entiers. Nous pensons que la vente des Nac, comme d’ailleurs des autres animaux, devrait être interdite.

Des histoires comme celles-ci, nous en avons encore dans nos tiroirs. Elles sont toutes différentes, mais elles ont ceci en commun qu’elles montrent à quel point les animaux sont méprisés, négligés. Face à nous, face même au plus faible d’entre nous, ils n’ont aucune chance. Ils sont irrémédiablement vulnérables. Et on ne leur pardonne rien. Au moindre écart, ils sont condamnés à mort.

Les aides

Nous avons été sollicités plusieurs fois pour apporter notre aide à des gens sans ressources pour les aider à payer des frais vétérinaires trop élevés (dans des cas d’opération chirurgicale par exemple). Nous sommes intervenus pour deux chiens, qui ont dû subir une lourde intervention, et plusieurs chats.

2- Actions d’information, d’alerte, de protestation

Nous avons envoyé un courrier de protestation à la mairie de Chas (63) après qu’une adhérente nous a eu signalé une campagne de destruction des ragondins qui avaient élu domicile au bord de l’étang.

  • En mars, collecte de denrées alimentaires pour les animaux dans la galerie marchande de Carrefour Riom Sud.
  • En avril, assemblée générale de La Griffe pour l’exercice 2022.
  • En mai, randog à Marsat.
  • Une minette, Pipas, avait été perdue sur l’aire du Val-d’Allier (A75) le 5 août. Grâce à la persévérance et au courage de Marie-Claire, la minette a été récupérée le 11 septembre et rendue dans la foulée à sa famille qui est revenue en Auvergne la chercher. Nous en profitons pour rappeler qu’il est très dangereux de sortir un chat, même attaché par un harnais, d’une caisse de transport lors d’un déplacement. Des centaines de chats sont ainsi perdus chaque année sur les autoroutes françaises.

Lors de la collecte effectuée à Carrefour Riom.

  • Nous avons pris contact avec la librairie des Volcans, pour lui proposer une séance de dédicaces avec la philosophe Florence Burgat à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage « L’inconscient des animaux ». Elle était partante, ainsi que Le Seuil, sa maison d’édition. Les Volcans n’ont pas jugé « opportun » de donner suite.
  • Le 7 octobre, le Parti animaliste avait organisé une manifestation antichasse place de Jaude. Quelques représentants de La Griffe étaient présents, mais la manifestation, qui se bornait à un petit groupe de personnes porteurs de pancartes relégués tout au fond de la place de Jaude n’a pas attiré l’attention du public.
  • Au cours du quatrième trimestre, nous avons adressé un courriel aux quelque 35.000 communes du territoire français. Ce message avait pour but d’interpeller les maires au sujet de la multiplication exponentielle des chats que ce soit en secteur rural ou en secteur urbain. Notre initiative (que l’on peut retrouver sur le site de La Griffe) n’a pas eu l’heur d’attirer l’attention des élus locaux. Nous avons reçu une dizaine de réponses.
  • Nous avons sollicité une vingtaine d’associations de protection animale du département. Notre but étant de les inciter à faire bloc, ponctuellement, autour de certains thèmes qui nous concernent tous. Nous avons eu trois réponses d’associations dont deux se sont désistées assez rapidement. Nous avions déjà tenté un regroupement il y a quelques années, qui n’avait rien donné non plus.
  • Un homme qui nous a adopté une chatte a sollicité notre aide : la copropriété exigeait qu’il enlève un filet de protection qu’il avait posé sur son balcon pour éviter que la minette ne tombe. Cet homme habite au dixième étage, il est propriétaire de son appartement. Le filet ne gêne en rien les voisins, et il ne se voit pas depuis le bas de l’immeuble. Nous avons proposé d’écrire au syndic, mais le monsieur n’a pas donné suite.
  • Les algorithmes ont repéré qu’en dix ans, La Griffe avait utilisé sur son site deux photos l’une à Reuters, l’autre à l’AFP sans payer de droits. Vérification faite, ces accusations étaient infondées. On menaçait tout de même de nous faire payer 300 euros de dédommagement par photo !
  • Au cours de l’année, nous avons publié 13 articles sur le site et 18 lettres d’info ont été envoyées à plus de 2.500 abonnés.

Le bilan comptable

En 2023, le budget semble légèrement excédentaire grâce à une augmentation des dons/adhésions de 11 % par rapport à 2022.

11 % des adhésions et dons ont été réalisés par l’intermédiaire du site Hello Asso (la part d’Hello Asso augmente d’année en année) et 16% par virement bancaire.

Cette année nous avons comptabilisé 428 dons (198 par chèque, 136 par la plateforme Hello Asso, 78 par virement et 16 en espèces). Depuis 2020 on note une part croissante de dons par la plateforme Hello Asso : le nombre a doublé.  Les virements augmentent régulièrement.

Concernant les dépenses, ce sont toujours les frais vétérinaires qui constituent la principale source de dépenses même si on a noté une légère baisse cette année : 48 % du total.

La part de l’alimentation (hors achats groupés) constitue une part non négligeable des dépenses (37%). Les frais d’alimentation (hors achats groupés) ont augmenté de 21 % par rapport à l’an dernier.

La hausse significative des frais de fonctionnement est due principalement à des frais de pension pour les chiens de Gigi et pour Sonic soit 61 % des frais de fonctionnement.

En 2023, La Griffe a compté 165 adhérents/donateurs.

 

Les projets pour 2024

Nous ne pourrons plus recueillir d’animaux. Nous en avons accueilli plus que nous ne pouvions raisonnablement le faire. Nos actions devront se situer à d’autres niveaux.

Le problème c’est que lorsque nous intervenons sur un site de chats libres, par exemple, nous en recueillons forcément quelques-uns, les plus fragiles. Ce sont des chats la plupart du temps inadoptables.

Idem pour les chiens : les refuges refusant de les prendre, nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons pas les mettre dehors.

Mais désormais, et c’est une angoisse pour nous, c’est terminé. Jusqu’à nouvel ordre, en tout cas.

Nous ne disposons pas de locaux, ce n’est un secret pour personne, nos animaux sont dispatchés chez des bénévoles de longue date. Nous ne pouvons plus leur demander d’en accueillir davantage. Nous n’essayons pas de rechercher d’éventuelles familles d’accueil parce que cela pose des problèmes particuliers, et que nous ne voulons pas nous lancer dans ce genre d’aventure.

  • Dès lors, notre action se situera surtout dans des actions de dénonciation, de revendication, d’alerte, via les courriels envoyés massivement aux responsables politiques, aux élus, via les réseaux sociaux, avec la diffusion d’infos, de documents, etc.
  • Nous essaierons aussi d’être présents physiquement lors de collectes de nourriture. Nous désirons en organiser une fin avril, le samedi 20 avril.
  • De même la randog de l’année dernière avait été un succès alors nous prévoyons de recommencer le samedi 25 mai.
  • Nous mettrons sur pied une opération de parrainage au profit de nos animaux. Nous l’avions déjà fait il y a plusieurs années, mais l’opération a tourné court, faute de quelqu’un pour s’en occuper assidument.
  • Le site lagriffe-asso.fr devrait être revu et amélioré, de façon à offrir un accès plus simple.
  • Nous envisageons d’interpeller les principaux bailleurs sociaux de la région pour leur proposer de faire une campagne d’information autour de la stérilisation et de l’identification des chats. En effet, les « quartiers » et autres cités HLM sont de gros pourvoyeurs de chats errants.
  • Nous voudrions contacter le maire de Clermont-Ferrand pour voir avec lui où en est la municipalité par rapport aux engagements pris pendant la campagne des dernières municipales.
  • Nous allons passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne la transparence des fourrières, en commençant par Clermont Auvergne Métropole.
  • Nous avons besoin de main d’œuvre et de matériel, de bricoleurs pour la construction d’abris.
  • Nous aurions également besoin d’un ou d’une juriste afin de nous conseiller dans nos démarches.
  • Nous envisageons de renouveler autant que faire se peut notre matériel militant : roll up, nouveau dépliant, pour le moins.
  • Nous avons eu une proposition de l’association PAZ Paris animaux zoopolis pour participer à une journée dédiée pendant l’été aux animaux liminaires. Nous attendons la suite.

En conclusion

La Griffe a traversé et traversera encore des moments difficiles. A chaque fois que nous sommes sur le point de baisser les bras, point une légère embellie qui nous invite à respirer un grand coup et continuer. Cette année 2023 a été riche en événements dramatiques, mais aussi en réussites. Nous sommes conscients de livrer un combat nécessaire et légitime. A nous de persister dans la ligne que nous avons choisie : la transparence, l’honnêteté, la lucidité et cette empathie qui ne devra jamais nous quitter. L’année 2024, déjà commencée, nous emmènera sur les mêmes chemins.